Sous le couvert de la légalité apparente de la prise du pouvoir progressive par les national-socialistes, il n'était pas facile de faire opposition. Un grand nombre de personnes croyait que la dictature serait de courte durée. Planck2.5 a répliqué à un confrère étranger qui s'inquiétait du futur des sciences en Allemagne [13] :
Pour la classe moyenne de la société allemande les avantages du national-socialisme, c-à-d. le dégagement du pacte de Versailles, l'établissement de millions de nouveaux postes de travail, ainsi que la promotion du bien public etc. avaient le dessus sur les inconvénients.
Mais avec les exigences définitives de la politique des nazis, l'adaptation prudente des scientifiques a cédé la place à l'aliénation de l'état. Ils ont essayé de motiver les responsables à remettre les licenciements à plus tard2.6mais toujours en évitant toute confrontation entre le gouvernement et les institutions. Heisenberg explique dans ses mémoires [14] sa lutte intérieure.
Pour Heisenberg une émigration volontaire équivaudrait plutôt à un oubli de ses devoirs qu'une protestation. Il avait compris qu'à une démission de sa part ne changerait jamais l'avis du gouvernement. Heisenberg craignait une catastrophe et trouvait que la présence de scientifiques était une nécessité urgente pour garantir une bonne formation des jeunes physiciens. Ainsi il écrivait (toujours dans [14]) :