Philipp Lenard est né le 7 juin 1862 à Bratislava (Pressburg)
durant la monarchie d'Autriche-Hongrie. Sa grand-mère a pris soin
de Lenard la plupart du temps et elle a éveillé son admiration
romantique pour les génies du passé [17]. En 1883 il est allé
en Allemagne étudier la physique où il a obtenu son doctorat ès
sciences chez Georg Quincke à Heidelberg. En 1890, il a émigré en
Angleterre. Mais l'Angleterre ne lui convint pas et après
seulement six mois il rentrait en Allemagne où il devint assistant
chez Heinrich Hertz. Hertz était à moitié juif, mais
l'antisémitisme n'était pas encore présent chez Lenard à l'époque.
A ce moment il a commencé les expériences avec les rayons
cathodiques, qui furent récompensées en 1905 par le prix Nobel.
Avec le mort de Hertz en 1894 il du interrompre ses travaux et il
accepta une chaire de professeur à Breslau. Pour pouvoir continuer
ses recherches expérimentales, il a donné son congé en 1895 et il
est devenu assistant à la «Technischen Hochschule» à Aachen
(Aix-la-Chapelle), c'était une mesure assez inhabituelle.
Le 8 novembre 1895, Conrad Röntgen avait découvert les rayons X
3.1. Lenard était convaincu
que s'il n'avait pas du suspendre ses recherches, alors ce serait
certainement lui qui les aurait trouvés. Lenard avait même
expliqué à Röntgen comment il fallait fabriquer le tube pour les
produire. Mais Röntgen n'était pas prêt à partager la gloire de sa
découverte avec Lenard, et Lenard ne lui pardonna jamais ce dédain
[17].
En 1896, il partit à Heidelberg comme professeur extraordinaire en
physique théorique. Lenard n'était pas vraiment intéressé pour la
physique mathématique et a continué ses expériences.
Intéressé par les travaux de Lenard, Joseph John Thomson lui a
rendu visite en 1896. Thomson était directeur du Cavendish
Laboratory à Cambridge. En 1899, Thomson a trouvé que les
particules légères constituant les rayons cathodiques étaient
chargées négativement. Il a identifié l'électron
(publication3.2 en décembre
1899). En octobre 1899, Lenard a publié ses travaux concernant
l'effet photoélectrique3.3, et
affirmait qu'il avait envoyé ses résultats à Thomson et que celui
ne savait pas apprécier ses mérites [18].
Plus tard, Thomson a cité une réédition de l'article de Lenard, ce
qui a rendu Lenard furieux (ceci donnait l'impression que Thomson
était le premier à avoir publié à ce sujet). Lenard détestait la
manière «anglaise» floue de rechercher et il les a accusés de
publier des résultats imprécis [19].
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Après sa guérison d'une affection du ganglion lymphatique, Lenard
fut nommé professeur en 1907 à Heidelberg. Ses démonstrations
pendant les cours étaient réputées et étaient de vrais spectacles.
Carl Ramsauer, son
assistant, l'appelait Priester der Physik [20].
La physique théorique qui se servait de plus en plus des
mathématiques ne disait rien à Lenard, car dans ce domaine il
était mis à l'écart. Il est possible que son aversion pour la
physique théorique venait du fait que Thomson était mathématicien
à la base. Pendant que la plupart des physiciens étaient en train
d'ouvrir leur esprit à de nouveaux horizons de compréhension,
Lenard exigeait des directives pour la physique qui faisaient
appel à des recherches lentes, patientes, soigneuses et répétées.
Dans son autobiographie Lenard se dit solitaire et incapable
d'aimer ses prochains. Sa frustration de la non-reconnaissance de
ses travaux et son isolation sociale peuvent être des raisons pour
lesquelles qu'il a commencé à s'engager pour le
national-socialisme.
Là il a rencontré un sentiment de solidarité et de patrie.
Avec le commencement de la première guerre mondiale en 1914, Lenard a radicalisé ses opinions. En août, il a publié un pamphlet qui condamnait l'entrée en guerre de l'Angleterre3.4 [21] :
Son livre regorge de sa haine pour les Anglais. Il accusait l'Angleterre d'avoir incité la Russie et la France à entrer en guerre. Il a signé le «Aufruf an die Kulturwelt«», une résolution de 93 intellectuels qui contestaient la responsabilité de la guerre, le militarisme et la violation du droit international public par l'Allemagne. James Franck était au front quand il a reçu une lettre de Lenard, dans laquelle celui disait, qu'il fallait surtout vaincre les Anglais, parce qu'ils ne l'avaient jamais cité de manière convenable [22].
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Avant tout le reste Lenard s'est intéressé le plus à la découverte des véritables raisons de la guerre à l'époque. Il a cherché des raisons pour le matérialisme soi-disant égoïste des Anglais et pourquoi une nation avec des personnages historiques héroïques [34] comme l'Angleterre pouvait devenir un pays avec des propriétés vulgaire et primitive. Ainsi il commença à s'intéresser à la théorie des races.