Les partisans de ce qu'on appelle aujourd'hui la physique aryenne
n'ont jamais formés un véritable mouvement avec un programme
propre. Mais ses adhérents avaient tout de même des points communs
caractéristiques, ils avaient tous une vision du monde mécaniste
et défendaient la physique classique. Il refusaient l'introduction
des concepts de la physique moderne et désapprouvaient la physique
théorique axiomatique. Pour eux, la physique se base uniquement
sur l'observation de la nature et a comme seul outil l'expérience
précise et consciencieuse. Vu leur idéologie raciste antisémite,
ils interprétaient toute observation comme dépendante du
patrimoine raciste, ainsi seul l'aryen est un bon physicien. Par
conséquent ils avançaient en vue d'infiltrer la physique avec des
idées nationales et raciales.
Johannes Stark4.1 et
Philipp Lenard étaient les personnalités les plus éminents de ce groupement.
Une oeuvre fondamentale de la physique aryenne est le livre «Grosse Naturforscher» [34] de Lenard. Il présente les grands naturalistes jusqu'au 19e siècle et justifie les grandes découvertes comme étant dues à l'origine aryenne ou germaine des chercheurs. Heinrich Hertz4.2apparaît dans ce livre, même s'il était à moitié juif. Lenard
explique dans des éditions postérieurs que ses performances
étaient uniquement redevable au sang aryen coulant dans ses
veines. Il attribuait à Friedrich Hasenöhrl4.3,
un physicien autrichien, la découverte de la formule célèbre E = m·c2 pour ainsi en faire une conquête aryenne.
La deuxième contribution de Lenard à la physique aryenne est l'oeuvre «Deutsche Physik» déjà mentionnée à la fin du chapitre précédent destinée à l'enseignement [37]. La première partie
traite de la physique de la matière (mécanique, acoustique et
chaleur) tandis que la deuxième partie présente celle de l'ether
(optique, électricité et magnétisme).
Le leitmotiv de cet ouvrage se trouve très clairement présenté au début du premier tome (introduction et mécanique) :
Stark a fait deux contributions : En 1934 il a publié «Nationalsozialismus und Wissenschaft» [38] qui raconte l'histoire du conflit aryen-juif. Il identifie les juifs comme promoteur du gouvernement odieux de Weimar. Deuxièmement il a résumé dans un discours (publié sous le titre «Jüdische und deutsche Physik» [39]) le prétendu dommage que les juifs auraient fait à la science allemande. Il a également condamné la mécanique quantique comme étant un formalisme «infructueux».